13 janv. 2011

FUGAZI : La légende Straight-Edge (xXx) & Emo(Hard)Core

DIY : Do It Yourself, plus qu'une devise, c'est une façon d'être, une façon de faire, bref un positionnement éthique que FUGAZI n'a jamais renié. Après l'expérience ultra punk de Minor Threat, l'un des groupes fondateurs de la scène Hardcore de Washington, D.C. et du mouvement Straight-Edge, (Ce mouvement qui préconisait le respect du corps et de l'esprit et donc, "pas d'alcool, pas de drogues, pas de viande, pas de baise, pas de Daninos congelés, pas de poils sur le torse… enfin pas quoi.") l'ex-ado chauve en short  Ian MacKaye (guitare/chant) fonde Fugazi en 1987, avec Joe Lally (basse) et 2 ex-membres de Rites of Spring Brendan Canty (batterie)  et Guy Picciotto (chants/guitare).

Tous ces p'tits gars font donc partie de la scène punk-hardcore de Washington, D.C. et n'en sont pas à leur coup d'essai mais la réunion des quatre zigues va prendre une tournure musicale mythique et marquer à jamais l'histoire du rock hardcore mondial.

Le nom du groupe est directement issu de l'acronyme utilisé par les GI, durant la guerre du Viêt Nam, lorsqu'ils se trouvaient dans une très mauvaise situation — littéralement : « Fucked Up, Got Ambushed, Zipped In », « Suis foutu, pris en embuscade, peux plus sortir ». Wiki Source). Pour faire court, dès la sortie de 13 Songs, produit entre autre par un certain Ted Niceley (qui produira plus tard Tostaky de Noir Désir), les fondamentaux du groupe sont posés : Rigueur dans le découpage rythmique proche d'une certaine forme de dub, guitares savamment dosées, ce qui n'empêche pas des débordements sonores (noise) entrainant les morceaux vers un climax et des déferlements de décibels paroxystiques. Les voix sont en résonance, MacKaye & Picciotto s'épaulent mutuellement sur des mots, des fins de phrases, des refrains lancinants, à l'instar de ce qui se fait parfois dans le rap. Le tout est d'une cohérence qui frôle la perfection, c'est jubilatoire et sismique. A tel point que ce 1er album pourrait faire figure de quiz musical pour tous les groupes qui l'ont pompés jusqu'à la moelle sans jamais l'égaler, citons en vrac les Smashing Pumpkins, Placebo, At The Drive-In, Girls Against Boys, Noir Désir, Mudhoney, Jesus Lizard... Eh ouais !

Tous les albums de Fugazi sortiront chez Dischord Records, c'est pratiquement de l'autogestion, toujours dans l'esprit "on-fait-tout-nous-même-comme-ça-personne-nous-emmerde". Nul besoin d'être outrancièrement prolifique quand chaque album est à lui seul une bombe de trouvailles, d'expérimentations (réussies) et gravit sereinement les marches vers l'accomplissement d'une œuvre. L'émotion est au rendez-vous à chaque nouvelle écoute, on a d'ailleurs parlé d'emocore pour définir plus finement le genre musical de Fugazi et d'une certaine approche du HardCore, pourquoi pas... Mais je peux comprendre que ça agace quand des mecs se mettent à jouer tout simplement autrement ! Certains critiques aiment bien, tout comme les majors, quand ça rentre dans la "boite" et dans quel rayonnage on va ranger tel ou tel nouveau groupe. La tête de gondole, ça se travaille...

I'm not playing with you,
I'm not playing with you,
I clean forgot how to play.
But you can still come around,
In fact I invite you down,
Maybe together we can wipe that smile off your face.
'Cause what a difference, what a difference, what a difference
A little difference would make.
We'll draw a blueprint, it must be easy,
It's just a matter of knowing when to say no or yes.
Frustrating, frustrating, always waiting for the bigger axe to fall.
A patient game that i can't find my way to play.
Never mind what's been selling,
It's what you're buying
and receiving undefiled.
Les textes de Fugazi sont à l'image de leur rigueur personnelle, engagés et déterminés, (Anti-Apartheid, contre la Guerre du Golfe, concert dans un centre de détention)... MacKaye apprécie la répétition des phrases des mots scandés comme des slogans tandis que Picciotto ponctue le chant avec un léger recul, en "oblique" comme j'ai pu le lire quelque part et ça résume bien leur jeu de duettistes. Les concerts auxquels j'ai assisté m'ont laissé abasourdi... Ces musiciens ne sont pas des poseurs, leur attitude vacille entre l'introspection et l'exaltation fluide faite d'énergie brute. Pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de les voir sur scène ou ont juste envie de voir les 4 compères, il y a le film de Jem Cohen : Instrument - Ten Years With The Band Fugazi . (Streaming, DL: part1, part2, part3). Actuellement, Fugazi s'est mis en stand-by pour congé de paternité du batteur Brendan Canty, restant en cela fidèle à leur image de groupe intègre, soucieux de leur bien-être comme de celui des autres.

Discographie :
13 Songs (1989)
Repeater + 3 Songs (1990+re-issue)
Steady Diet Of Nothing (1991)
In on the Kill Taker (1993)
Red Medicine (1995)
End Hits (1998)
Instrument Soundtrack (1999)
The Argument (2001)
Furniture (Ep.2001)


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