29 oct. 2010

NAISSANCE DES PIEUVRES - Film de Céline Sciamma (2007)

Arte rediffusait dernièrement le premier long métrage de Céline Sciamma : Naissance des pieuvres à une heure avancée de la nuit... Égaré dans l'une de mes insomnies chroniques, j'ai pris le film en cours et quelques minutes ont suffit pour tomber sous le charme de cette magnifique capture des sentiments troubles de l'adolescence. Je n'avais pas craqué sur un récit des affres de l'intimité féminine au cruel moment de la transition entre l'enfance et la vie adulte depuis Petites de Noémie Lvovsky. Naissance des Pieuvres est le premier film de la scénariste et réalisatrice, Céline Sciamma. Elle a rédigé celui-ci pour son projet de fin d’études alors qu’elle était élève à la FEMIS dans la section scénario. Lors de l’examen final, le réalisateur Xavier Beauvois lui a conseillé de le porter elle-même sur grand écran, ce que la jeune femme a fait moins d’un an plus tard.
Le film a été projeté au Festival de Cannes en 2007 dans la section « Un Certain Regard » et a reçu le Prix Jeunesse au Festival du Film Romantique de Cabourg. Étant passé complètement à côté de ce bijou cinématographique lors de sa sortie en salles, je n'avais même jamais entendu parlé de Céline Sciamma. J'ai très vite ressenti la narration féminine dans le point de vue, la réalisation, et cette éternelle et fascinante altérité qui distingue l'approche de la sexualité et toutes ses ambiguïtés entre les sexes. L'adolescence est justement une période charnière dans notre quête d'identité. L'attirance sexuelle y est ambivalente, on se cherche, on se donne moins que l'on prend je crois...

Le film de Céline Sciamma tourne autour de trois personnages, trois jeunes filles / femmes et de leurs chassé-croisés sentimentaux. Marie (Pauline Acquart) est la plus introvertie, la plus silencieuse et son corps frêle de "tomboy" (garçon manqué) laisse à peine entrevoir sa féminité en devenir. Anne (Louise Blachère) est complexée par ses rondeurs dont les garçons peuvent se moquer lorsqu'ils sont en groupe mais qui les attirent indéniablement dans la solitude de leur désir et Anne (se) donne... Contrairement à Floriane (Adèle Haenel), véritable bombe au regard et à l'attitude qui affolent les hommes, même les plus âgés. Si elle use de ses atouts en affranchie, elle joue avec le feu en évitant les brûlures et s'en remet à Marie pour la sortir de situations délicates... Son personnage m'a un peu fait pensé à celui d'Angela Hayes (Mena Suvari) dans American Beauty.
Le titre m'a beaucoup plu avec le recul, ondulations et tentacules, récurrence aquatique... et plus, si affinités, dans un rayon de lune.


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